A l’écoute du corps : les anti inflammatoires c’est pas obligatoire!


Biblio / samedi, février 29th, 2020

Antoine pratique régulièrement le yoga en cours collectifs depuis plusieurs années. Aujourd’hui, il semble à l’aise dans les postures proposées. A la fin de la séance, il grimace, se tortille pour se relever et dit « J’avais mal au dos avant de venir, alors j’ai pris un anti-inflammatoire, la douleur est maintenant encore plus vive. »

Cette expérience montre comment l’anti-inflammatoire agit, voici les explications du Dr Natesan Chandrasekaran, médecin allopathe et yoga thérapeuthe :  » Les antalgiques réduisent la sensibilité et la réceptivité de l’individu à la douleur. Aussi, quand un élève est sous antalgique, il ne peut se rendre compte de la douleur tant que le médicament fait effet. Comme la douleur en tant que facteur limitant n’apparaît plus, il peut faire des efforts exagérés et aggraver son état.  » (Yoga thérapie, formation pratique, tome 1, Dr Natesan Chandrasekaran , Editions AGAMAT)

Le yoga, tel qu’il est enseigné dans la lignée de T. Krishnamacharya propose un autre angle de vue : la douleur comme un message envoyé par le corps. Notre corps n’a qu’une seule façon de s’exprimer si nous avons forcé sur un muscle ou un articulation : c’est la douleur.

Feu orange, premier signal : le mouvement sera restreint, inconfortable, la douleur légère mais perceptible, une douleur lombaire par exemple.

Feu rouge : arrêt. C’est le lumbago, la douleur est si intense que tout mouvement est impossible.

Sthira sukham āsanam : la posture est ferme et douce. Ce Yoga Sutra (Yoga Sutra de Pantañjali, Bernard Bouanchaud, Editions Agamat) nous enseigne qu’il est juste d’être à l’écoute de nos possibilités du moment pour accomplir le geste parfait : celui qui ne laisse pas de traces.

Etre prévenant envers soi-même, agir avec considération, réaliser l’action à l’intérieur de nos limites dans la zone de confort. Par conséquent, « Le yoga thérapeute doit prévenir l’élève de ne pas pratiquer le yoga tant que le médicament agit. L’élève peut pratiquer soit avant de prendre le médicament, soit après que l’effet a cessé. » (Yoga thérapie, formation pratique, tome 1, Dr Natesan Chandrasekaran , Editions AGAMAT)

Ecouter ce message du corps et l’accepter, c’est prendre conscience qu’une adaptation est nécessaire pour permettre au corps de se régénérer, à l’énergie de circuler à nouveau dans la zone endolorie.

Le yoga n’est pas un système médical mais un système complémentaire : il propose de nombreux outils que le feu soit orange ou rouge. (voir l’article Tétra plagie : https://www.viniyoga-fondation.fr/wp-content/uploads/2016/12/tetra-plagie-article-paru-dans-magazine-Sante-Yoga-hors-serie-octobre-2012.pdf)

L’expérience proposée est d’adapter le yoga à l’individu et non l’individu au yoga. « Si nous pouvons simplement permettre à la structure de se reposer suffisamment longtemps, le soulagement survient. Notre constitution possède d’énormes capacités de récupération » (Yoga thérapie, formation pratique, tome 1, Dr Natesan Chandrasekaran , Editions AGAMAT)

Cela est vrai pour une lombalgie, comme pour une sciatique, cervicalgie, tendinite, capsulite…

Dérouler le tapis dans la lignée de Krishnamacharya, c’est proposer à l’élève de s’impliquer dans une voie sûre et sécurisante, vers un mieux-être physique, une sérénité de l’esprit et surtout vers un changement durable permanent.

Laurence BERNARD

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